Pêche
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Il faut ordinairement dix à douze hommes pour faire la pêche avec ce filet, et un seul accon pour porter le rets à l'eau. Il y a aux deux bouts un bâton, comme aux seines et aux colerets, avec cette différence que les rets ne traine jamais ; qu'il n'est chargé ni de plomb, ni de pierres par le bas, et qu'il n'a que la corde du pied, et les bouts frappés sur le bâton qui fait couler bas le pied du rets. Deux hommes, un à chaque bout, tiennent le filet un peu en cercle, l'ouverture du côté de terre, et le fond exposé à la mer. La pêche s'en fait de marée montante, une heure au plus avant le plein de l'eau. Le haut du rets est garni de flottes de liege enfilées, pour le soutenir à fleur-d'eau. Il faut commencer la pêche avant le jussant, parce que les poissons qui ont monté à la côte avec le flux, s'en retournent à l'instant que le reflux se fait sentir. Quand le rets est exposé le long de la côte, cinq à six hommes se mettent à l'eau jusqu'au cou, et battent l'eau avec des perches, allant du bord de la côte vers le filet dans lequel ils chassent les muges ou mulets, qui sont les seuls poissons qu'on prenne à ces côtes de cette manière.
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Les pêcheurs du Port, lieu dans ladite amirauté, se servent d'une espèce particulière de filet pour faire la pêche du poisson rond à leur côte.
Ils nomment ce filet ou ret vas-tu-viens-tu, et est de la même espèce que celui dont se servent les pêcheurs de l'amirauté de Quimper, à la différence que le filet de ces derniers est flottant comme les manets, et qu'il ne forme point d'enceinte. Cette pêche se fait à pied sans bateau ; ceux qui la veulent pratiquer portent tout le plus long qu'ils peuvent à la basse eau, une poulie qu'ils frappent sur une petite ancre, quand le fond est du sable, ou qu'ils amarrent à une roche, s'ils en trouvent. On passe dans la poulie un cordage qui vient double jusqu'à terre, on y attache un filet de l'espèce des seines à hareng, de la hauteur environ d'une brasse et demie, flotté et pierré par le bas ; le filet à la marée ne s'élève du fond qu'à sa hauteur ; quand il y a de l'eau suffisamment pour le soutenir debout, on l'amarre au cordage dont on hale à mesure l'autre côté pour le faire aller sur la poulie, et en s'écartant du lieu où elle est arrêtée ; on forme par cette manœuvre une espèce d'enceinte avec l'autre bout du filet qui est resté à terre, et celui que le cordage de la poulie a tiré au large.
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